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très-petit qui est peut-être un véritable pore; mais entre le huitième et le neuvième anneau, le pore est parfaitement évident.

Sur le côté des anneaux neuf, dix et onze se voient les orifices des poches copulatrices.

Le quinzième anneau porte à sa face ventrale les orifices génitaux mâles.

Les testicules, au nombre de trois paires, ont la forme ordinaire; au-dessous d'eux on voit deux organes opalescents en forme de touffe et flottant dans la cavité générale. Ces organes ne sont pas autre chose que les pavillons vibratiles des canaux déférents qui ont ici une forme spéciale. Leur surface est couverte de prolongements digitiformes ou villosités couvertes de cils vibratiles et contenant chacun une anse vasculaire. Ce sont ces villosités qui donnent aux pavillons vibratiles cette apparence d'une touffe de filaments, que j'ai précédemment signalée.

Les ovaires sont placés dans le quatorzième anneau sur le dos de la cloison antérieure et font saillie à l'intérieur du corps perpendiculairement à cette cloison. Ce sont deux petits corps glandulaires, allongés et bosselés. Il est remarquable qu'ils soient ainsi visibles au lieu d'être, comme chez les autres Lombrics, si complétement appliqués sur les téguments, qu'il soit besoin d'une préparation spéciale pour les voir.

II.

LOMBRICIENS INTRACLITELLIENS

OU A ORIFICES GÉNITAUX MALES SITUÉS DANS LA CEINTURE

GEN. ANTEUS. Nov. gen.

Etym. Antée, géant, fils de la Terre.

Le genre nouveau que nous proposons ici ne comprend jusqu'à

présent qu'une seule espèce, originaire de Cayenne.

Le Muséum en possède deux exemplaires dont l'un sans indication de provenance, l'autre provenant de Cayenne et donné à la collection par M. Eydard de Saint-Quentin. Ce dernier est le plus beau des deux échantillons. Sa longueur est de 1",16. C'est certainement de tous les Lombriciens connus celui dont la taille est le plus considérable. C'est la raison qui nous a fait assigner au genre le nom que nous avons choisi.

Ne connaissant qu'une seule espèce, nous n'avons pas à donner de caractéristique du genre; la description du ver dont il s'agit en tiendra lieu. Il est bon de remarquer d'ailleurs que nous connaissons trop peu de Lombriciens pour asseoir sur des bases solides la caracté ristique des différents genres à établir dans cette classe d'animaux. Tout ce que nous pouvons faire, c'est de signaler séparément et d'isoler en leur donnant un nom générique particulier les Vers qui bien évidemment ne peuvent être réunis dans un même genre. Ce n'est que plus tard, lorsque nous connaîtrons le plus grand nombre des Lombrics qui fouillent nos terres végétales, que nous pourrons grouper les espèces qui se rapprochent le plus sous les noms génériques précédemment établis, ou sous des noms nouveaux. Ce groupement une fois effectué, les caractères génériques se signaleront d'eux-mêmes; il n'y aura plus qu'à les enregistrer.

ANTEUS GIGAS Ed. Perr.

L'Anteus, auquel nous donnons le nom spécifique de Anteus gigas, a 1,16 de long sur 3 centimètres de largeur environ dans la région de la ceinture et 2 centimètres dans la région postérieure.

Si l'on observe l'animal par le dos, la ceinture, au moins dans les échantillons que j'ai pu voir, ne commence pas brusquement

4. Pl. 1, fig. 43.

comme dans la plupart de nos Vers. Déjà le huitième anneau est un peu modifié; l'épaississement et l'opacité des parois ne fait qu'augmenter dans les anneaux suivants; toutefois, quand on coupe les téguments, on n'aperçoit une modification bien marquée que dans le douzième ou treizième anneau, qui présente dans son épaisseur une mince couche glandulaire bien distincte. Dans le quinzième anneau l'épaisseur des parois du corps dépasse 2 millimètres; cette épaisseur se maintient jusqu'au vingt-neuvième anneau. Le trentième est bien évidemment hors de la ceinture.

Si l'on observe l'animal par sa région ventrale, la gradation est un peu moins marquée. Le treizième anneau (y compris le segment buccal) présente dans sa région centrale une région plus foncée qui semble indiquer une structure autre que celle du reste de l'anneau ; celui-ci est lui-même partie intégrante du Clitellum si on l'observe par la région dorsale. Petit à petit, à mesure que l'on s'éloigne de la tête, cet espace foncé augmente dans les anneaux suivants et forme dans chacun d'eux comme un îlot conservant la structure ordinaire. des téguments quand les autres parties de l'anneau deviennent glandulaires.

Au dix-huitième anneau et jusqu'au vingt-neuvième inclusivement, l'îlot envahit toute la région ventrale. On voit alors une bande ventrale médiane moins consistante que le reste des parois du corps qui, dans l'animal conservé, se retire à l'intérieur de manière à laisser saillants les bords de la portion glandulaire des anneaux, qui forment ainsi, non plus une ceinture complète, mais une sorte de selle, un véritable clitellum. De chaque côté et à égale distance des deux lignes médianes ventrale et dorsale, chacun des anneaux de la ceinture porte sur son bord antérieur un orifice très-distinct. Il est facile de reconnaître que ces orifices sont exactement homologues des orifices des organes segmentaires. Ce sont d'ailleurs les seuls qu'il soit possible de constater à la surface des anneaux; je n'ai rien vu qui res

semblåt à des pores génitaux spéciaux; je n'ai pas vu davantage de vestiges de pores dorsaux sur la ligne médiane.

Les soies sont disposées, comme chez le Lombric ordinaire, en quatre rangées de paires, deux rangées sont franchement ventrales, deux latérales. Ces rangées sont constamment parallèles d'une extrémité à l'autre du corps, et les soies de chaque paire sont toujours trèsrapprochées l'une de l'autre. Ces soies ont du reste la forme en S allongée qui se retrouve chez le plus grand nombre des Lombriciens terrestres. Immédiatement en avant de la soie supérieure de chacune des paires de la rangée supérieure de soies se voit l'orifice des organes segmentaires. Cette disposition est remarquable, car chez tous les Lombriciens terrestres connus jusqu'ici, c'est en avant des rangées de soies inférieures que s'ouvrent les organes segmentaires. Cette exception, toute remarquable qu'elle soit, ne prendra qu'un peu plus tard sa véritable signification, lorsque nous aurons étudié d'autres types; il sera possible alors de montrer quelle est son importance morphologique.

Tels sont les caractères extérieurs de l'animal que nous désignons sous le nom d'Anteus gigas.

Les caractères anatomiques ne sont pas moins singuliers. Lorsqu'on ouvre l'animal par le dos, on voit que toute la partie antérieure du corps, jusqu'au neuvième anneau inclusivement, est occupée par une masse ovoïde, dure, résistante, nacrée, de laquelle semble partir l'intestin et sur laquelle s'appliquent en partie des cloisons parfaitement continues, enfermant les testicules dans un sac complet. Il est difficile de ne pas croire que cette masse n'est pas une sorte de pharynx musculeux résultant de la fusion avec le gésier de toute la partie de l'intestin ordinairement antérieure à cet organe. Mais si l'on vient à fendre longitudinalement la masse en question, on reconnaît bientôt qu'elle est formée par la superposition de toutes les cloisons de la partie antérieure du corps, lesquelles sont épaissies, fibreuses, nacrées comme des aponévroses et s'emboîtent les unes dans les autres comme une

série de cornets. Ces cloisons ne présentent d'orifice que pour le passage du tube digestif et pour celui des vaisseaux; elles constituent à la partie antérieure du corps comme une sorte de squelette fibreux qui protége le système nerveux central, le pharynx, l'œsophage, le gésier et une partie de l'appareil génital. Elle donne à cette région une solidité considérable et la transforme en un véritable groin qui permet à l'animal de fouiller le sol sans danger pour les organes plus ou moins délicats situés dans la région antérieure de son corps. Dans aucun autre Ver nous n'avons vu d'une manière aussi marquée cette modification protectrice des cloisons.

L'appareil digestif ne présente d'ailleurs aucune modification essentielle. L'appareil protecteur formé par les cloisons une fois ouvert, on peut constater l'existence d'un pharynx à parois épaisses et glandulaires; vient ensuite un œsophage membraneux portant sur ses parois quelques corps glandulaires; enfin le gésier qui est enfermé dans les cloisons limitant le sixième anneau, mais qui se trouve rejeté en arrière à la hauteur du neuvième, entraînant avec lui les cloisons qui le maintiennent. Ces dernières conservant leur point d'attache antérieur se trouvent ainsi transformées chacune en une sorte de dé membraneux; elles s'appliquent exactement l'une sur l'autre dans toute leur partie antérieure, tandis que les fonds des deux dés sont distants de toute la longueur du gésier. Cette même disposition se répétant pour toutes les cloisons qui précèdent, on voit que l'appareil cloisonnaire protecteur présente une série de chambres dont la cavité aurait pour section un croissant, tandis que les sommets du croissant se prolongeraient beaucoup en avant. C'est au fond de ces chambres que sont placés les divers organes qui doivent être protégés et sur lesquels nous aurons à revenir.

Ajoutons ici qu'à partir de la cloison postérieure au gésier, les cloisons suivantes, tout en conservant les mêmes caractères histologiques, se redressent peu à peu en s'écartant et constituent des

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