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n'avons rien à y ajouter nous-même dans cette partie de nos recherches; mais nous y reviendrons plus tard et nous donnerons, au moins pour les espèces de notre pays, un travail étendu sur les relations des diverses ramifications issues d'un même ganglion et sur leur mode de terminaison dans les organes. Ces relations nous serviront de base pour l'établissement ultérieur des lois morphologiques qui régissent le type Lombric.

Il nous reste à indiquer maintenant les travaux purement descriptifs ou de classification qui ont été publiés sur les Lombriciens. Le premier qui ait, depuis Linné, ajouté quelque chose à ce que l'on savait sur les espèces de Lombrics est Savigny.

Il distingua le premier diverses espèces parmi les Lombriciens des environs de Paris, et créa pour des vers exotiques à neuf rangées de soies, dont une dorsale, le genre Hypogeon1.

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Après lui Dugès décrivit et caractérisa un certain nombre d'espèces indigènes.

Enfin le travail de ces deux auteurs fut refondu dans un mémoire de Hoffmeister, publié en 1845 et intitulé « Die bis jetzt bekannten Arten aus der Familie der Regenwürmer. » Dans ce mémoire, accompagné d'une planche coloriée, Hoffmeister décrit huit espèces de Lombrics et crée les trois genres Phreoryctes, Criodrilus et Helodrilus, qui méritent peut-être une place à part parmi les Lombriciens.

M. Grube a publié, en 1851, sur la classe des Annélides, un travail général dans lequel il est question des Lombrics comme d'un ordre de cette classe, ordre auquel il donne le nom d'Annélides Oligochètes; c'est la première fois que ce nom, dont s'est toujours servi Claparède, apparaît dans la science. Pour Grube, les Lombriciens se divisent en deux familles, les Lombriciens proprement dits et les Naïdiens.

4. Système des Annelides.

Les premiers comprennent les genres: Lumbricus, Hypogeon, Perichata, Criodrilus, Helodrilus, Phreoryctes, Euaxes et Lumbriculus. Ces deux derniers genres d'après leur groupement sont considérés comme faisant le passage aux Naïdiens; mais il n'est pas permis, ce nous semble, de les éloigner beaucoup des Tubifex et, à moins de former, pour eux et quelques autres, un groupe spécial parmi les Lombriciens, nous ne voyons pas qu'on puisse les maintenir dans la même famille que le genre Lombric et que ceux dont nous allons avoir à parler.

Ici viennent se placer les travaux de Claparède, qui constituent plutôt une série de petites monographies qu'un travail d'ensemble. Néanmoins le savant génevois a proposé, en 1862, une classification des Oligochètes qu'il divise en deux familles :

1° Les TERRICOLES, qui ont deux vaisseaux ventraux, des organes segmentaires dans les anneaux qui renferment les oviductes, les canaux déférents et les réservoirs de la semence; le clitellum placé très en arrière des pores génitaux mâles; enfin un réseau vasculaire entourant les organes segmentaires;

2o Les LIMICOLES, dont le vaisseau ventral est unique, qui n'ont pas d'organes segmentaires dans les segments contenant les oviductes, les canaux déférents et les réceptacles de la semence; leur clitellum comprend toujours le segment porteur des pores génitaux mâles. Ils n'ont ni réseau, ni anses vasculaires embrassant les organes segmentaires.

Dans la première famille, Claparède ne range avec certitude que le genre Lumbricus et, avec doute, les Hypogeon Sav., et les Criodrilus Hoffm.

Dans la deuxième famille se trouvent les genres:
Tubifer, Lamk.

Limnodrilus, Clap.

Clitellio, Sav.

Lumbriculus, Grube.

Nemodrilus, Clap.

Enchytræus, Henle.

Pachydrilus, Clap.

Naïs, Müller.

Stylaria, Linn.

Chatogaster, Von Baër.

Euaxes, Grube.

Serpentina, OErsted.

Eolosoma, Ehrenberg.

Ces trois derniers genres n'ont pas été examinés par l'auteur, mais il les range cependant dans cette famille, non pas avec restriction, comme l'a écrit M. Vaillant', mais, sans nul doute, ce qui n'est pas la même chose. Les genres que Claparède range avec restriction dans cette famille sont ceux qu'il place après le membre de phrase et peut-être aussi, et ce sont les Helodrilus, Hoffm.; Phreoryctes, Hoffm.; Mesopachys, OErsted; Dero, Oken.

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Nos recherches sur les Dero nous permettent d'affirmer que ces animaux sont bien, en effet, de vrais Naïdiens très-voisins même des Naïs.

Il ne reste donc comme douteux que les genres Helodrilus, Phreoryctes et Mesopachys, sur lesquels nous n'avons non plus aucune observation personnelle.

En ce qui concerne les familles mêmes de Claparède, nous ferons remarquer que leur diagnose est actuellement tout à fait erronée.

Nous connaissons aujourd'hui, on le verra par la suite de ce mémoire, de véritables Terricoles ayant leurs pores génitaux mâles avant, sur et après la ceinture. L'appareil circulatoire possède une grande variabilité qui ne semble guère autoriser à l'employer dans une carac

1. Note sur les Perichata, Ann. sc. nat. (5o série), t. X.

2. Archives de zoologie expérimentale et générale publiées sous la direction de M. H. de Lacaze Duthiers, t. Ier, janvier 1872.

téristique. Il faut donc, de toute nécessité, rayer le premier de ces caractères et se tenir au moins sur la réserve en ce qui concerne le second.

Les caractères restant sont beaucoup plus importants, car ils paraissent se rattacher à une différence typique entre les deux familles d'Oligochètes admises par Claparède.

Si dans les anneaux contenant l'appareil excréteur des orifices génitaux on trouve aussi des organes segmentaires, cela tient à ce que chez les Terricoles chaque anneau contient typiquement deux paires de ces organes, l'une inférieure, l'autre supérieure ; que généralement l'une ou l'autre de ces paires, quelquefois les deux, avortent dans la plupart des anneaux, sauf dans ceux qui contiennent l'appareil génital où elles coexistent. Nous décrirons des genres dans lesquels c'est la paire supérieure d'organes segmentaires qui avorte (Lumbricus, Titanus, etc.); d'autres dans lesquels c'est la paire inférieure (Anteus, Rhinodrilus), d'autres enfin (Pericheta) où les deux paires manquent à la fois. D'autre part, si les organes segmentaires des Terricoles sont accompagnés de vaisseaux, cela tient à ce que, chez ces Vers, aux troncs longitudinaux principaux et aux anses latérales qui les unissent est surajouté un réseau capillaire très-complexe qui pénètre dans les parois du corps jusque sous l'hypoderme, accompagne tous les organes internes, envoyant des canaux dans toutes leurs parties1 et que nous croyons jusqu'ici ne se rencontrer à ce degré de développement que chez les Lombriciens vrais.

Ce sont là, à la vérité, des caractères anatomiques, presque histologiques, mais, il faut bien le reconnaître, c'est à eux que les Lombrics doivent leur aspect spécial; ils constituent leur véritable caractère et sont bien autrement liés au plan de leur organisation que la bifidité des soies. Celle-ci dépend simplement du mode particulier d'existence

4. Voir la planche 11 de ce mémoire relative aux Perichæta.

des animaux qui les présentent; elle nous paraît devoir exister chez tous les Lombriciens vrais, mais les caractères propres aux Naïdiens peuvent certainement coexister avec la simplicité de la terminaison de ces organes; en sorte que la forme des soies ne doit pas être considérée comme un caractère exclusif, ainsi que l'a fait un savant dont nous aurons tout à l'heure à examiner les travaux.

En 1865, M. d'Udekem a publié dans les Mémoires de l'Académie royale de Bruxelles1 un travail qu'il considère comme le résumé des connaissances acquises à cette époque sur les Lombriciens.

Rejetant la classification de Grube comme trop peu précise, s'exprimant dans les termes les plus flatteurs sur la classification de Claparède, d'Udekem, tout en ne faisant à cette dernière qu'un reproche grammatical, propose cependant une classification qui lui est propre et qui est basée sur les modes de reproduction.

Pour d'Udekem, comme pour M. de Quatrefages, les Lombriciens forment une classe parallèle à celle des Annélides, des Géphyriens, des Hirudinées. Des Lombriciens, les uns se reproduisent uniquement au moyen d'organes sexuels, les autres peuvent se reproduire en outre par gemmes ou plutôt par une scission compliquée de bourgeonnement. Ce sont là les caractères qui distinguent les Agemmes des Gemmipares.

L'ordre des Agemmes comprend trois familles :

1° Les Lombricidées, c'est-à-dire tous nos Lombriciens terrestres;

2o -Les Tubifécidées, composées des Tubifex, des Limnodrilus et de quelques genres voisins qui se rapprochent d'ailleurs beaucoup des Naïs par tous leurs autres caractères;

3o Les Enchytricidées ne comprenant encore que le genre Enchytræus.

4. T. XXXV, 1865.

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