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nous avons rencontré quelque chose qui leur ressemble, elles sont morphologiquement en arrière du gésier, bien qu'elles paraissent en avant par suite du refoulement à la hauteur du neuvième anneau, de ce dernier, qui dépend, comme nous l'avons dit, du sixième.

Voilà donc un Lombricien intraclitellien où, par analogie, on croirait devoir chercher les poches copulatrices en avant du gésier, comme cela a lieu chez quelques postclitelliens et où elles sont cependant en arrière. La loi provisoire que nous avons énoncée s'applique donc exclusivement, nous tenons à le préciser, aux organes génitaux essentiels, aux testicules et aux ovaires.

DE L'APPAREIL CIRCULATOIRE.

On sait que chez les Lombrics ordinaires, l'appareil circulatoire se compose de trois vaisseaux longitudinaux; l'un dorsal, les deux autres ventraux et respectivement situés au-dessus et au-dessous de la chaîne nerveuse. Ces vaisseaux sont reliés entre eux par des anses latérales, accolées à l'intestin ou se ramifiant sous la peau.

Le vaisseau ventral supérieur est particulièrement chargé de la circulation intestinale, le vaisseau sous-nervien de la circulation cutanée.

Quelques-unes des anses latérales antérieures se renflent, prennent un aspect moniliforme, deviennent contractiles et constituent autant de cœurs latéraux.

C'est là le type général que nous retrouvons chez la plupart des Lombriciens.

Peut-être, chez les Perichæta, n'y a-t-il qu'un seul vaisseau ventral; mais c'est là un point encore douteux. Dans tous les cas, une relation qui paraît constante, c'est le voisinage des cœurs et des testicules, de telle sorte que les uns et les autres se trouvent parfois dans

les mêmes anneaux. Néanmoins, règle générale, les anses contractiles sont en avant des testicules, entre ceux-ci et le gésier dans les Lombriciens intra et postclitelliens, et tout à fait en avant dans les

autres.

Cette règle n'est pas infirmée pour les anses contractiles ordinaires des Anteus et des Titanus; mais là, à ces anses viennent s'ajouter des organes d'impulsion spéciaux, plus perfectionnés et qui se trouvent en arrière des testicules. Ces organes se constituent d'ailleurs soit au moyen du vaisseau dorsal, soit au moyen des anses contractiles latérales, comme je l'ai montré chez les Titanus et les Rhinodrilus1.

Ces modifications dans le mode de formation des organes d'impulsion ne sont pas les seules qui méritent d'être signalées. Ainsi, au contraire de la simplification que nous avons dubitativement signalée chez les Perichata, une complication se manifeste chez les Rhinodrilus par l'addition d'un second vaisseau dorsal. L'appareil de la circulation périphérique, celui de la circulation intestinale, semblent ici séparés; les cœurs à oreillette et ventricule dépendent de ce dernier système, ainsi que les anses contractiles qui les suivent.

Par les quelques linéaments que nous venons de tracer, on voit que l'appareil circulatoire des Lombriciens est loin d'être encore bien connu. Il présente d'intéressantes modifications qu'il serait utile de pouvoir étudier dans tous les groupes. Là encore il est indispensable de s'adresser à des individus frais, qu'on ne peut malheureusement se procurer que très à la longue.

1. Voir dans ce Mémoire ce que j'ai dit précédemment au sujet de la constitution des cœurs latéraux véritables de ces genres et du cœur dorsal impair des Anteus, Perichæla et Urochata, dans les chapitres relatifs aux diverses espèces de ces genres.

APPAREILS D'EXCRETION.

ORGANES SEGMENTAIRES.

Nous nous sommes, dans la première partie de ce travail, posé la question suivante :

« Doit-on, avec Ray Lankester, considérer les Lombriciens terrestres comme typiquement pourvus de deux paires d'organes segmentaires dans chaque anneau, toute la série supérieure de ces organes avortant généralement, sauf dans certains anneaux où les organes restants se modifient de manière à remplir certaines fonctions spéciales? »

Si cela est, avons-nous dit, il doit se présenter des cas où l'avortement est moins complet que chez nos Lombrics indigènes, les seuls qui aient été bien étudiés; dans d'autres cas, l'avortement peut avoir été déplacé et nous devons trouver la série supérieure revenant à son développement normal, coexistant avec la série inférieure, ou prenant sa place.

A la vérité, aucun de ces cas ne se fût-il présenté, nous n'avions pas le droit de conclure en toute rigueur contre l'hypothèse, mais si l'un ou plusieurs d'entre eux se rencontrent, cette dernière devient probablement, par ce seul fait, l'expression d'une réalité.

Tout d'abord une question secondaire se présente. Comment distinguer l'un de l'autre les deux systèmes d'organes segmentaires, si l'un d'eux est seul développé ?

Comment caractériser chacun d'eux?

Nous devons avant tout examiner cette question, et elle se trouve heureusement résolue par l'étude des animaux que nous avons eus à notre disposition.

VIII.

21

Dans la grande majorité des cas (Lumbricus, Acanthodrilus, etc.) l'orifice externe des organes segmentaires se trouve placé légèrement au-dessus des soies de la rangée inférieure et toujours en avant.

Il semble donc déjà que cette relation prenne la valeur d'une loi morphologique. Mais nous avons vu que les soies de chaque paire ne demeurent pas toujours unies. Quand elles se séparent, comme chez les Titanus, de manière à former huit rangées longitudinales, que va-t-il arriver? L'orifice conservera-t-il sa position initiale relativement aux lignes médianes dorsale et ventrale, ou se déplacera-t-il en même temps que les soies?

Dans la première alternative, il est évident que nous devions chercher un autre point de repère pour déterminer la position de l'orifice en question; dans la seconde, il est non moins évident que ce point de repère est tout trouvé : c'est la position des soies locomotrices.

Eh bien, dans les Titanus, à mesure que les deux soies de la paire inférieure de chaque anneau s'écartent l'une de l'autre, nous voyons l'orifice des organes segmentaires se déplacer avec la soie supérieure, demeurer toujours dans son voisinage, en avant et un peu au-dessus, dans les relations mêmes où il se trouvait quand les deux soies étaient géminées.

On peut donc se croire autorisé par ce fait, malheureusement unique, à énoncer cette loi :

« L'orifice externe de la série inférieure des organes segmentaires est intimement lié à la soie supérieure de chaque paire inférieure de soies; il est placé au devant et un peu au-dessus d'elle; il la suit dans tous ses déplacements; ils se caractérisent mutuellement. »

Ceci étant établi, il demeure évident que, par analogie, s'il existe un second système d'organes segmentaires, il devra probablement se trouver dans les mêmes relations morphologiques avec les soies de la rangée supérieure.

C'est, en effet, ce que nous trouvons chez les Anteus, les Rhinodrilus et les Moniligaster. Ici on voit une ligne d'orifices, en avant et au-dessus de chacune des soies supérieures de la rangée supérieure. Il n'existe pas d'orifices en avant des soies de la rangée inférieure. Nous devons admettre en conséquence que, dans ces genres, nous avons affaire à un système d'organes segmentaires morphologiquement différent du premier, système que nous appellerons système des organes segmentaires supérieurs. Le système des organes segmentaires inférieurs a avorté.

Ainsi, il est rendu au moins fort probable par ce que nous venons de dire que les Lombrics possèdent bien typiquement deux paires d'organes segmentaires par anneau. Il est même digne de remarque que chez l'Anteus, dont les cloisons interannulaires antérieures sont si épaisses, ces organes segmentaires, sans presque se modifier, servent de canaux déférents.

Malheureusement notre démonstration s'arrête à ces faits. Nous n'avons pas vu les deux systèmes d'organes coexister d'une manière évidente; cela rendrait la démonstration complète. Mais les dispositrop tions que nous venons de signaler rentrent d'une manière frappante dans les conséquences de l'hypothèse de Ray Lankester, pour qu'il soit actuellement impossible de ne pas lui accorder quelque valeur positive.

Il semble donc que l'on puisse prévoir dès ce moment qu'on trouvera des Lombrics à huit rangées de soies isolées chez qui les organes segmentaires s'ouvriront en avant des rangées de soies les plus élevées, qu'on en trouvera d'autres chez qui l'une des deux séries existera dans une partie du corps, l'autre série se montrant dans le reste de l'animal, qu'enfin -au moins dans une certaine région du - les deux séries d'orifices pourront coexister.

corps

Il est bien fâcheux que Kinberg, qui a eu à sa disposition des Vers si curieux et d'origines si diverses, n'ait donné aucun détail sur ce point.

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