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qu'une autre fois, chez l'Anteus gigas, et d'ailleurs dans des conditions toutes différentes.

On se demande à quoi peut servir une complication si grande dans l'appareil mâle. A la vérité, le nombre des testicules n'est pas supérieur à celui que l'on trouve dans les autres groupes; mais dans quel but chaque paire de ces organes a-t-elle été pourvue d'annexes si différents et d'un mode d'excrétion si particulier?

Peut-être la réponse à cette question est-elle indiquée par l'inégal développement des deux paires de testicules; il semble que chacune d'elles doive entrer en activité à des époques de l'année différentes et peut-être à des moments où les conditions extérieures ne sont plus les mêmes et nécessitent par conséquent un mode différent de fécondation.

Mais ce n'est là qu'une hypothèse dont le fondement demande à être bien plus solidement assis que je n'ai pu le faire.

L'accouplement doit se passer d'ailleurs autrement que chez la plupart des autres Lombriciens, car ici, bien que tous les autres organes essentiels ou accessoires de la génération soient parfaitement développés, je n'ai pas pu découvrir une trace de ces poches copulatrices dont l'existence est cependant si générale.

L'appareil génital femelle se trouve donc réduit aux ovaires et aux oviductes qui présentent les uns et les autres de remarquables particularités. Au-dessus de l'intestin, entre les vésicules séminales (?) et immédiatement au-dessus d'elles, on voit deux bandelettes 1 granuleuses, légèrement ondulées qui s'étendent, en flottant assez librement dans la cavité générale, maintenues seulement par les cloisons qu'elles traversent, du douzième anneau à la partie postérieure du quinzième.

1. Pl. iv, fig. 77, o et 81, o.

Ce sont là les ovaires beaucoup plus volumineux que partout ailleurs, bien que les œufs n'atteignent pas des dimensions très-considérables. Ils sont cependant visibles à l'œil nu comme de petites granulations prenant, quand l'oeuf a acquis son maximum de développement, l'apparence d'une sphérule d'un blanc de craie. Ces granulations disparaissent vers l'extrémité postérieure du cul-de-sac ovarique, où l'on trouve une multitude d'œufs en voie de formation. Malgré le séjour prolongé de l'animal dans l'alcool, toutes les parties coustitutives des œufs sont les plus faciles à distinguer.

En suivant chaque ovaire antérieurement on le voit passer en sautoir au-dessus de la vésicule séminale1 située de son côté, puis se réfléchir, passer au-dessous du canal excréteur de cette vésicule et se diriger vers la bandelette nerveuse ventrale, pour s'insérer très-près d'elle, au point de jonction des téguments et de la face postérieure de la cloison qui sépare le onzième anneau du douzième.

L'insertion se fait si près de la bandelette nerveuse qu'en arrachant la pénoncule de l'ovaire, on enlève en même temps une portion de cette bandelette dont tous les éléments, fibres et cellules, sont encore de la plus grande netteté.

Dans ce trajet, l'ovaire n'est pas absolument libre; on voit flotter autour de lui un large pavillon vibratile, formé dans sa partie évasée d'une membrane très-délicate dont le bord supérieur ondule de chaque côté de l'intestin et sur un plan au moins aussi élevé.

Immédiatement au-dessous de cette partie évasée, le pavillon se prolonge en une sorte de cornet qui suit la même direction que l'ovaire et qui est fixé en dehors aux téguments par de délicats replis membraneux.

Toute la portion de ces cornets qui regarde extérieurement de chaque côté est marquée de stries alternativement transparentes et

4. Pl. iv, fig. 81.

opaques et qui sont déjà visibles à l'œil nu ou tout au moins avec une faible loupe. Au contraire, la paroi interne se modifie de manière à présenter de nombreux replis en forme de feuillets, d'apparence bien évidemment glandulaire.

Je n'ai pu découvrir l'orifice extérieur de ces pavillons; mais j'ai voulu du moins me rendre compte de la signification des apparences qu'ils présentaient et j'ai examiné à cet effet une portion de l'un d'eux au microscope.

par des

J'ai ainsi reconnu que la portion feuilletée était constituée cellules glandulaires très-volumineuses, à fort beaux noyaux nucléolés et dont la nature demeure inconnue.

Quant aux stries opaques, elles sont produites par le grand développement de l'épithelium qui sur les bords de chaque strie se montre fortement cilié; on peut voir des œufs engagés entre deux stries voisines, comme si le sillon qu'elles limitent était le chemin que ces œufs doivent suivre pour arriver à l'extérieur. Cette distribution particulière de la partie ciliée est encore un fait que je n'ai rencontré nulle autre part.

On voit par les détails dans lesquels je viens d'entrer que le Moniligaster Deshayesi ne peut être rattaché à aucun des types de Lombriciens déjà étudiés. C'est encore un de ces points isolés, si nombreux jusqu'ici dans la classe qui nous occupe et que les découvertes ultérieures pourront seuls relier entre eux d'une manière.rationnelle.

L'échantillon, unique dans la collection que nous venons de décrire, est originaire de Ceylan; le Muséum le doit à M. Lechesnault. Il portait dans la collection l'étiquette : Perichæta cingulata.

GENRE INCERTE SEDIS: UROCHETA. Nov. Gen.

UROCHÆTA HYSTRIX. Edm. Perrier.

Je laisse incertaine la place que doit occuper le Lombricien pour lequel je forme ce genre. Il n'en existe que deux échantillons trèsdétériorés dans la collection du Muséum, et chez tous deux l'appareil génital est incomplétement développé.

D'ailleurs l'Urocheta hystrix ne peut être raisonnablement rapproché en ce moment d'aucun des types que nous avons étudiés jusqu'ici.

La taille de ce Ver est celle de nos Lombrics ordinaires; mais ses soies ont une disposition tout à fait remarquable; à la région ventrale, dans la première moitié du corps, on distingue nettement de chaque côté deux rangées de soies isolées, parfaitement régulières, semblables à celles que l'on trouve chez certains Lombrics proprement dits, c'est-à-dire que les soies se succèdent sans interruption d'anneau en anneau. A la région dorsale, du moins à partir du deuxième tiers de la longueur, on distingue des soies assez espacées, mais ces soies alternent d'anneau en anneau de manière à former des quinconces fort réguliers. Dans le dernier quart les soies paraissent se multiplier beaucoup et rendent comme tuberculeuse la partie caudale de l'animal1; elles forment alors seize rangées telles que toutes les soies d'une rangée alternent d'anneau en anneau avec les soies des rangées voisines. Sur chaque anneau on trouve huit soies rangées symétriquement; il n'y en a jamais sur la ligne médiane dorsale. Il n'y en a pas non plus sur la ligne médiane ventrale.

4. Pl. iv, fig. 85 et 86.

Cette disposition des soies en quinconce rapproche les Vers qui nous occupent des Geogenia de Kinberg et des Pontoscolex de Schmarda. Mais chez les premiers les soies n'alternent que dans la région antérieure du corps, tandis qu'ici l'alternance est surtout marquée à la région postérieure; chez les seconds, les soies paraissent alterner aussi bien à la région ventrale qu'à la région dorsale, et de plus il n'y aurait que quatorze séries au lieu de seize que j'ai pu constater chez les échantillons du Muséum. Je n'ai pas pu d'ailleurs consulter l'ouvrage même de Schmarda, et les diagnoses reproduites par d'Udekem et par M. Léon Vaillant sont trop brèves pour qu'il me soit possible d'apprécier bien nettement la distance qui sépare les Pontoscole.x des Urochata.

J'ai trouvé après le quatorzième anneau une ceinture composée de sept anneaux, mais incomplétement développée. Il m'a été impossible d'apercevoir aucune trace des orifices génitaux.

L'anatomie m'a montré un tube digestif pourvu de glandes œsophagiennes et composé à la manière ordinaire, mais à gésier placé très en avant1, comme nous l'avons vu chez plusieurs Intraclitelliens, et comme cela se voit encore, mais à un degré moindre, chez les Postclitelliens.

Sur le dos de l'intestin court un vaisseau dorsal dont la partie antérieure présente un aspect franchement moniliforme semblant indiquer que la contractilité se localise ici comme chez les Anteus et certains Perichata.

Dans les trois anneaux qui suivent le gésier on voit de chaque côté de l'intestin de singuliers organes; ce sont de petites poches surmontées chacune d'une couronne de petits culs-de-sac contenant chacun quelques noyaux; les poches sont du reste régulièrement striées verticalement. J'ignore ce que ces remarquables organes peuvent être.

1. Pl. iv, fig. 87.

2. Pl. iv, fig. 87, z et 88.

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